PONTANIOU A PROPOS DE L’ANCIENNE

PRISON DE BREST

ET DE LA NOUVELLE QUE L’ON

APPELLE L’HERMITAGE.


 

On peut dire que l’ancienne prison maritime de Pontaniou était de type féodal. Les raisons qui ont fait qu’elle devait cesser toute activité en 1990 pour être remplacée par la Maison d’arrêt de l’Hermitage sont de plusieurs ordres. La vétusté des bâtiments et la précarité des conditions d’hygiène ont joué un rôle important dans cette décision. L’Hermitage est plus fonctionnel, plus adapté aux besoins de notre époque. A Pontaniou, il y avait trois catégories de cellules (des cellules de quatorze, des cellules de neuf et des cellules de sept). A l’Hermitage, les cellules sont de trois, de deux ou individuelles). Apontaniou, la promiscuité pouvait facilement devenir un facteur de discorde ou tout au moins créer de graves tensions entre les détenus. A l’Hermitage, ce facteur est réduit. A Pontaniou, les conditions d’hygiène étaient quasi inexistantes. Les cellules de pont comportaient une table de réfectoire pour les repas, des bancs, des placards de rangement à se partager entre les détenus, un lavabo avec eau froide uniquement et les tinettes étaient constituées de deux seaux, un pour évacuer l’urine et un pour les matières fécales. A l’Hermitage, les cellules comportent toutes un cabinet de toilette indépendant avec eau chaude et eau froide et un W. C. Le détenu organise entièrement sa vie en fonction de sa cellule alors qu’à Pontaniou, nous devions déménager à partir de 17 heures pour regagner (en pyjama) une cellule de nuit (individuelle), le lendemain matin, à 7 heures, nous faisions l’opération inverse. A Pontaniou, la lumière du jour ne franchissait jamais la fenêtre, elle était arrêtée par un épais " plexiglass " et nous avions la lumière électrique toute la journée. A l’Hermitage, il y a dans toutes les cellules une fenêtre coulissante qui laisse enter à flots la lumière du jour et permet d’ouvrir en grand. Pour un détenu qui passe la majorité de son temps en cellule, il est évident que les conditions de détention à Pontaniou contribuaient à abaisser le moral. En ce qui concerne les parloirs, à Pontaniou, n’existaient que de petits box avec hygiaphone. Tout le monde était obligé de crier au milieu de la cacophonie ambiante et nous ne pouvions pas embrasser nos familles. Al’Hermitage, les parloirs ont lieu dans des pièces isolées disposant de tables et de chaises et où le détenu est en contact direct avec sa famille. A Pontaniou, les détenus ne bénéficiaient d’aucune autre activité en dehors de la promenade. Très peu de sport et seulement pour certains, la possibilité d’aller à l’école, deux jours par semaine et à la messe, le dimanche. A l’Hermitage, nous pouvons aller au sport tous les jours et en activités, tous les jours également. A Pontaniou, si nous voulions nous adonner à la lecture, nous étions obligés de regarder un catalogue et de faire un bon de commande. A l’Hermitage, la bibliothèque est ouverte à tous et chaque unité se déplace suivant un planning établi à l’avance. En conclusion, nous pouvons dire que la fermeture de Pontaniou a été un bien et même si, à Pontaniou, les dures conditions de la vie rendaient celle-ci plus conviviale, même si tout le monde se sentait obligé de se serrer les coudes, il faut reconnaître qu’à l’Hermitage, les détenus ont plus de chance de se garder en bonne santé physique et moralr, ce qui est très important pour l’avenir.