BREST vu par François COPPEE

 

C’est le soir qu’il faut arriver à Brest, c’est avec la tristesse de la nuit tombante qu’il faut entrer dans la sombre ville de guerre. Par la portière de la voiture prise à la gare , on voit de tous les côtés se dresser de sévères profils de remparts ; puis les sabots des chevaux résonnent sur le plancher d’un pont-levis, l’on passe sous une porte basse et l’on pénètre dans les rues étroites, mal éclairées aux noires et hautes maisons, dans de vraies rues de place forte qu’emplit tout un fourmillement de marins et de soldats, et où soudain éclate, au fond des ténèbres, la retraite sonnée par une furieuse fanfare de clairons. Brest, " sensation farouche ", une des oeuvres les plus robustes de ces deux bourreaux de travail qui ont tant besogné pour la France et qui s’appelaient Colbert et Vauban.

(Sentiments ressentis par le poète-académicien François COPPEE il y a quelques décennies)(SOURCES : Le Finistère Monumental II de Le Guennec et Toscer en bibliothèque)

 

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