Atelier mené dans la classe de cm2 d'Igor Kleinhans, école publique de Plouhinec (Finistère) par Christian Gangneron, metteur en scène invité par Très Tôt Théâtre dans le cadre du projet LDET.

- La première étape est le déchiffrage : Pour commencer les ateliers, Christian Gangneron demande à un élève qui ne connaît pas le texte de lire les premières lignes. En général, dans ce cas, on ne sait pas très bien comment lire le texte. On donne alors la consigne suivante : ne pas chercher à mettre d’intention derrière le texte (mieux vaut laisser le texte dire ce qu’on ne voit pas forcément au premier abord).

- Il attire ensuite l’attention des élèves sur le graphisme du texte. Il est écrit à la manière d’une poésie, avec des alinéas. Il est donc demandé aux lecteurs de respecter ces alinéas, et de marquer une respiration à chaque fois que l’on retourne à la ligne.

- Comme cet exercice est parfois difficile, on peut proposer de changer de lecteur à chaque ligne (ceci oblige donc à marquer un arrêt entre les lignes).

- Puis il demande à la classe de se séparer en deux groupes. Le premier groupe lit le texte (en changeant de lecteur à chaque ligne), le second groupe observe, écoute, et doit émettre des critiques (si on n’entend pas bien, si ce n’est pas bien articulé…). Puis on change les rôles.

- Puis on demande à ceux qui lisent de se déplacer pendant qu’ils disent le texte : les élèves se déplacent dans l’espace en récitant un extrait du texte en boucle… Cela donne à entendre le texte de manière très différente.

- Toujours en gardant les deux groupes : l’un des groupes fait Stan, l’autre fait Esmé. Chacun des groupes doit dire le texte ensemble, de manière solidaire.

- Autre exercice, visant à faire dire le texte différemment. Un élève dit le texte, et tous les autres doivent lui poser des questions, pour le faire répéter, et insister. Ex : « J’attends Esmé – Qui ? – Esmé – Qui ça ? – ESME ! »

- On peut répéter l’exercice de la lecture collective en changeant de lecteur à chaque ligne, sur un autre extrait du texte (Christian Gangneron propose le « premier inventaire », quand Esmé arrive chez son Papy et qu’elle fait l’inventaire des choses qui sont restées le mêmes). A chaque changement, le nouveau lecteur doit garder la même intensité que le précédent.

Même proposition avec le second inventaire : c’est le même que le premier, mais entièrement écrit en phrases nominales (chaise, évier…) : cela ne donne donc pas la même dynamique.

De ses lectures, il ressort une sorte de « personnage collectif ». On remarque que le groupe a donné une « couleur » au texte.

Tous ces exercices de lecture à voix haute permettent aux élèves de « se mettre le texte en bouche », de le dire, et de l’entendre autrement qu’en lecture silencieuse. Cela permet aussi de dégager du texte un sens que l’on n’aurait pas soupçonné en le lisant seul.

Pour finir, le metteur en scène propose une improvisation sur le thème de la première scène (le grand-père attend sa petite fille qui arrive par le train). Deux par deux, les élèves se succèdent pour jouer cette situation à leur manière, avec leurs mots à eux.