Classes rencontrées : CM2 de l’Ecole Léon Goraguer de Quimper - CM2 de l’Ecole du bourg de Plonevez Porzay - 5ème du Collège St Jean Baptiste – CM1 de l’Ecole Ste Bernadette –

Durée de la rencontre : 2h environ.

Aménagement de l’espace-classe : disposer les bureaux en arc de cercle de manière à dégager un espace au centre de la classe, afin que à la fois l’écriture et le « jeu » soient possibles.

La rencontre se déroule en 2 moments :

ÉCHANGE DISCUSSION sur le spectacle, le texte, l’écriture, la construction d’une histoire…

Karin parle de son plaisir d’écrire, de la totale liberté, du pouvoir qu’on a quand on écrit, et plus encore dans l’écriture de textes de théâtre. Le plaisir d’écrire des textes de théâtre est plus grand encore car ce qu’on a écrit sera ensuite donné à entendre. Pour elle c’est une écriture qui donne aussi de la liberté tant au metteur en scène, qu’aux comédiens ou aux spectateurs.

L’écriture de Louise / les ours a commencé pour Karin par une phrase qui résonnait dans sa tête, une « phrase qui vient toute seule ». Qui la prononce ? Où ? Tout cela est venu après. Pour Karin, les « idées » s’imposent à elle. Elle parle d’une écriture intuitive.

Elle propose aux élèves d’expérimenter cette écriture.


ÉCRITURE D’UNE RENCONTRE AVEC UN ETRE IMAGINAIRE qu’on est le seul à voir

Karin sait que l’écriture peut poser problème pour certains élèves en difficulté qui pourraient penser qu’ils ne savent pas, ne sont pas capables d’écrire. Pour dépasser ces blocages, inhibitions ou craintes, elle propose, avant de passer à l’écriture proprement dite, de vivre par le corps et les sensations, cette rencontre avec un « ami » imaginaire. Ensuite, l’écriture est plus aisée, puisque la rencontre, on l’a vécue, on l’a ressenti dans son propre corps.

MISE EN SITUATION

Les élèves rejoignent l’espace dégagé au centre de la pièce.



> Et là… la rencontre !

Karin Serres soumet aux élèves des situations dans lesquelles la rencontre pourrait avoir lieu, elle propose par exemple : - c’est le matin, on marche dans la rue, on est retard, il fait froid, il pleut… - il fait très chaud, on est en retard pour aller à l’école, on court… - c’est un vendredi soir, après une dure journée, sensation de fatigue… - c’est le soir, dans notre lit, avant de nous endormir, Karin demande aux élèves de s’allonger sur le sol, de fermer les yeux…

Les élèves suivent les indications de Karin, ils marchent, courent puis s’allongent en imaginant à chaque fois que la rencontre avec l’être imaginaire pourrait survenir à ce moment là.

Karin insiste sur les sensations, les bruits, les odeurs, la luminosité, la présence ou non d’autres personnes… qu’on pourrait ressentir au moment de la rencontre. Elle rappelle qu’il ne faut pas chercher à contrôler la venue de l’histoire dans notre tête.

L’ECRITURE

Karin propose ensuite de passer à l’écriture proprement dite de cette rencontre avec l’être imaginaire.

Ses « consignes » sont de simplement écrire spontanément, comme cela vient à l’esprit.

 Ecrire les histoires qu’on a dans la tête .  Ne pas réfléchir, juste ressentir .

Imaginer et écrire :

> Avant la rencontre : la situation/le contexte

Pour certains, l’histoire ne vient pas spontanément, Karin conseille alors de fermer les yeux, pour retrouver le fil, la sensation de cette rencontre qu’on « a vécu » par le corps quelques minutes plus tôt.

> La rencontre elle-même

Ce qu’on a vu et/ou entendu, ressenti…et qui nous a fait découvrir la présence de cet être qu’on est le seul à voir.

> La façon dont l’être rentre en contact avec nous

Par le geste : que fait-il ? Par la parole : que dit-il ? Quels sons émet-il ? Cela peut être une langue inventée.

Karin rappelle la grande liberté dans l’écriture de textes de théâtre, car il est destiné à être dit, prononcé.

> Ecriture du dialogue qu’on échange avec cet être.

Puis, se laisser porter par l’histoire telle qu’elle est dans notre tête. A chaque étape, Karin pose des questions pour faire avancer l’histoire, l’orienter un peu tout en insistant sur le fait qu’il faut écrire spontanément. Ex : que ressentiez vous au moment de cette rencontre ? Faisait-il chaud, frais ? Etiez vous assis, en pleine marche, allongé ? Etiez-vous seul, entourés ? Quels sons, odeurs… vous environnaient ? …

Certains vont écrire 2 lignes, d’autres 3 pages, cela n’a aucune importance, chacun a sa propre écriture, son propre rythme aussi.

Karin insiste sur le fait que c’est un travail individuel. L’important est d’écrire SON histoire, une histoire à soi, qu’on a envie de raconter aux autres.

L’histoire peut parfois évoluer pendant l’écriture et nous mener là où on ne pensait pas aller. Parfois, l’écriture nous mène à un endroit, une histoire qui ne nous plaît finalement plus : ne surtout pas jeter ses brouillons, ils pourront peut être servir à une autre histoire qui viendra plus tard.

Il ne faut pas chercher la logique, l’auteur a un droit de LIBERTE ABSOLUE quand il écrit SON histoire.

> Dessiner cette rencontre

Ceux qui finissent avant les autres peuvent dessiner la situation qu’ils ont imaginé : cet exercice peut amener les élèves à voir apparaître des détails auxquels ils n’avaient pas pensé à l’écriture. Après avoir été révélés par le dessin, ces détails peuvent être ajoutés à l’écriture.


> Ecrire le titre

Les élèves peuvent ensuite trouver un titre à leur histoire. Là encore, écrire ce qui nous vient spontanément, avec des mots qu’on aime. C’est un travail difficile : celui de « résumer » notre histoire en quelques mots sans trop en dire tout en suscitant l’envie et la curiosité du potentiel lecteur.

Ecrire ce qui vient, on peut écrire plusieurs phrases puis réajuster notre première idée avec ce qui est venu ensuite.


LECTURE A VOIX HAUTE DE L’HISTOIRE QU’ON A ECRITE.

Pour ceux qui le souhaitent, Karin propose aux élèves de venir lire le texte qu’ils ont écrit, devant la classe, à voix haute. Des camarades peuvent accompagner l’auteur dans sa lecture, si l’histoire met en scène différents personnages dialoguant.

Pour les plus timides, Karin propose de lire elle-même leur texte.

Parfois les élèves veulent garder leur histoire pour eux, ils y ont mis trop d’eux-mêmes pour la dévoiler à l’ensemble de la classe.

Dans ce cas-là, ils peuvent donner juste le titre de leur histoire … ou décider de garder leur rencontre avec l’être imaginaire pour eux-seuls !