Chacun connaît le célèbre jeu surréaliste du "cadavre exquis" qui consiste à faire composer une phrase, ou un dessin, par plusieurs personnes sans qu'aucune d'elles puisse tenir compte de la collaboration ou des collaborations précédentes. L'exemple devenu classique, qui a donné son nom au jeu, tient dans la première phrase obtenue de cette manière : “Le cadavre - exquis - boira - le vin - nouveau”.
Les Premières L1 du Lycée de l'Iroise ont adapté cette technique pour lire les Illuminations de Rimbaud de façon ludique : il s'agissait, à la manière du célèbre jeu surréaliste, d'écrire à plusieurs mains et en s'inspirant de plusieurs textes une phrase poétique avec une part de contrainte grammaticale et une part de hasard objectif.
Voici quelques exemples de ces cadavres exquisément rimbaldiens :

Le soir gris rassemble l'hymne céleste des mers.

(AGATHE B. et MORGANE)

L'enfant écumeux tourmente la faible déesse de marbre.

(EMMANUELLE et MARIANNE)

Un tambour nouveau fait la jouissance argentée de ton doigt.

(EMMANUELLE et MARIANNE)

Un  homme mort soupire une matinée superbe à la tentation.

(FANNY et ANTHEA)

Le grenier égoïste illustre l'absence nouvelle de toi.

(AGATHE P et MARINE C)

Un vert rongé retrouvait la moralité batailleuse du plafond

(MARION et ETIENNE)

L e r ê v e i n é p u i s a b l e e s t l ' i m a g e e n c h a n t é e d ' u n e r o s e d e f e u .
(MORGANE et AGATHE B)

L'accident vexé décharge la maison écrasée de piété
(PERRINE et AZILIZ)

Un homme égoïste chante la morte nouvelle d'une éternité.

(AGATHE P et MARINE C)

Le souffle infini chasse les fleurs blêmes de l'adolescence.

L'amour ancien étoufferait les feuilles violettes de ce vil désespoir.

Long, le choeur disperse les malheureuses camarades de mon sommeil.

(HOEL et CELINE)

Les immenses camps d'ombres fuyaient les étoiles bondissantes de ce coin.

A la cime argentée, les Anges dorés éveillent l'aube éternelle.

(LOLA et TIPHAINE)

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